Vous n’avez peut-être jamais entendu parler des TENS, et pourtant, je suis certain que vous voyez de quoi il s’agit.
Si je vous dis stimulation électrique, ou électrostimulation ? Ça vous parle déjà plus non ?
Vous savez, ces petits boîtiers reliés à des électrodes collées en périphérie de la peau pour créer des stimulus qui contracteront les muscles intentionnellement.
Bien, on appelle TENS toute unité de stimulation électrique transcutanée des nerfs utilisée à des fins antalgiques.
Comment ça fonctionne ?
Les TENS délivrent de petites impulsions électriques par l’intermédiaire d’électrodes fixées sur la peau afin d’empêcher le système nerveux de transmettre ses signaux de douleur au cerveau et à la moelle épinière.
D’un côté, on trompe la douleur et de l’autre, en théorie, les impulsions électriques stimulent également le corps à produire des antalgiques naturels appelés endorphines.
Les appareils TENS sont particulièrement utilisés pour (liste non exhaustive) :
- les douleurs articulaires
- les douleurs aux cervicales
- les douleurs dorsales
- les douleurs liées à l’arthrite
- la fibromyalgie
- les blessures sportives
- les douleurs menstruelles
Ces appareils que vous pouvez vous procurer pour une utilisation à domicile (retrouvez les tests des meilleurs électrostimulateurs sur https://ma-ceinture-abdominale.fr/
) possèdent plusieurs paramètres dont :
- l’intensité de la stimulation électrique
- la fréquence, c’est-à-dire le nombre d’impulsions électriques par seconde. On considère la haute fréquence de 80 à 120 cycles par seconde et la basse fréquence de 1 à 20 cycles par seconde
- la durée : le nombre de microsecondes pendant lesquelles le courant pénètre dans la peau à chaque impulsion
Efficacité de la stimulation électrique contre les douleurs dorsales
À l’heure actuelle, les recherches sur ces appareils d’electrostimulation en ce qui concerne la gestion de la douleur ne permettent pas de conclure quant à la fiabilité du traitement de ce genre de dispositif.
Il y a à la fois un manque d’études et de protocoles rigoureux.
Il faut dire que plusieurs critères peuvent influencer l’efficacité de tels appareils, à l’instar de :
- l’intensité de stimulation : la gamme d’intensité de la stimulation électrique peut varier d’une étude à l’autre, expliquant les différences dans les résultats. Il semblerait que le TENS à haute fréquence soit un analgésique plus efficace
- la pose des électrodes : il semblerait que le TENS soit plus efficace si ses électrodes sont posées sur des points d’acupuncture.
- la tolérance : la recherche montre que les personnes qui utilisent un appareil TENS tous les jours à la même fréquence et à la même intensité peuvent développer une tolérance au traitement, et donc, ne plus ressentir le même soulagement.
Sur ce dernier point, une étude réalisée en 2012 suggère d’ailleurs que la durée du soulagement de la douleur augmente avec des traitements TENS réguliers. Problème, cette régularité peut aussi augmenter la probabilité qu’une personne développe une tolérance au traitement…
Mais revenons à notre sujet du jour : les appareils TENS peuvent-ils ou non aider contre les douleurs dorsales ?
Bien, il se trouve que nous n’avons “pas grand-chose” à nous mettre sous la dent ici non plus, car la recherche n’a pas réussi à appuyer l’utilisation de l’électrostimulation pour soulager les maux de dos.
Voici la conclusion de 4 études randomisées menées sur 585 patients avec contrôle placebo : “à l’heure actuelle, les données probantes provenant du petit nombre d’essais contrôlés par placebo n’appuient pas l’utilisation des appareils TENS dans la prise en charge courante de la lombalgie chronique. D’autres recherches sont encouragées.”
Cette autre méta analyse menée en 2001 a conclut : “Les résultats de la méta-analyse ne présentent aucune preuve à l’appui de l’utilisation des TENS dans le traitement de la lombalgie chronique. Les cliniciens et les chercheurs devraient systématiquement signaler les caractéristiques de l’appareil TENS et les techniques d’application utilisées. Les nouveaux essais sur les TENS devraient faire appel à des mesures normalisées des résultats. Cette méta-analyse ne contient pas de données sur la façon dont l’efficacité du TENS est affectée par quatre facteurs importants : le type d’application, le site d’application, la durée du traitement du TENS, la fréquence et l’intensité optimales.”
La méta analyse en question met en lumière ce qu’on a dit plutôt, les protocoles de recherches employés dans les études existantes sont bien souvent peu rigoureux, et certains n’ont même pas documenté les caractéristiques de l’appareil employées, ni même les réglages ! Difficile en ces conditions de tirer des résultats fiables.
Plus récemment encore, une critique de 2005 est revenue sur ces précédentes méta analyses, jugeant que les preuves de l’efficacité du TENS sont pour le moins contradictoires : certaines études démontrent une efficacité et d’autres n’en démontrent aucune.
Pourquoi tant de différence entre ces recherches ? On note souvent :
- un manque d’études qualitatives
- un manque de cohérence entre les études qualitatives incluses dans les revues systématiques en ce qui concerne l’homogénéité de la population clinique (tous les patients ne présentaient pas une physiologie de la douleur similaire)
- des disparités dans les “doses de TENS” (c.-à-d. l’emplacement des électrodes, la fréquence et l’intensité de la stimulation, la fréquence et la durée de la délivrance)
- l’influence de certains médicaments analgésiques (globalement les études n’ont pas examiné les interactions potentielles avec des agents pharmacologiques)
Bref, les études actuelles ont utilisé différents critères d’inclusion et d’exclusion. Le constat est comme souvent : davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer si le TENS a des effets spécifiques sur les stimuli mécaniques et/ou au-delà de la réduction de la douleur et améliorera les niveaux d’activité, la fonction et la qualité de vie.
Que retenir de tout ça ?
À ce stade, on pourrait logiquement se dire que ces appareils ne sont d’aucune aide contre la gestion de la douleur, mais rien n’est tout noir ni tout blanc.
Oui, les recherches ont jusqu’à présent montré des résultats incohérents en raison du manque d’études scientifiques et d’essais cliniques qualitatifs, mais on a également vu que beaucoup de critères entrent en jeu.
On ne peut pas tout jeter, les appareils TENS demeurent, semble-t-il, un bon moyen de soulager la douleur dans la mesure où ils sont sécuritaires et relativement accessibles. Il peut substituer une prise médicamenteuse (les analgésiques peuvent créer des effetss econdaires ou une certaine dépendance) sans réel danger (les seuls petits risques possibles sont de voir apparaître des zones de rougeur/irritations sous les électrodes en cas d’utilisation trop intensive ou de trouver inconfortables les sensations de picotement induites par les électrodes).
Les unités TENS sont également pratiques, car portables et relativement discrètes.
Ils ne représentent toutefois pas une solution à long terme, et vous devriez quoi qu’il en soit toujours commencer par aller visiter votre médecin pour poser un diagnostic sur votre douleur dorsale. Avec lui, vous dresserez ensuite un “plan d’attaque” et constituerez votre équipe de choc, souvent constituée d’ostéopathe et de kiné.
Enfin et avec l’accord des professionnels qui vous entourent maintenant, vous pourrez tester l’électrostimulation comme traitement alternatif, dans les moments les plus douloureux. Votre médecin devra vous montrer comment utiliser aux mieux votre appareil TENS et valider son utilisation.
Vous ne pourrez y recourir si vous êtes allergiques aux coussinets adhésifs, si vous êtes enceintes (du moins pas dans les régions abdominale et pelvienne) ou si vous êtes cardiaque. Ne placez jamais les électrodes sur le devant du cou ni sur les yeux.
Vous verrez bien comment vous réagissez au traitement, peut être qu’il vous apportera entière satisfaction. La durée du soulagement de la douleur après l’utilisation d’un appareil TENS peut varier. Certaines personnes signalent que leur douleur réapparaît dès qu’elles éteignent l’appareil. D’autres continuent d’éprouver un niveau adéquat de soulagement de la douleur jusqu’à 24 heures. Chacun est différent.
Les professionnels recommandent généralement pour des résultats optimaux de :
- placer les électrodes sur lespoints d’acupuncture peut augmenter l’analgésie.
- régler le TENS sur la plus forte intensité tolérable
- alterner entre basse fréquence et haute fréquence à chaque séance et d’augmenter progressivement l’intensité ou la durée afin de ne pas développer de forme de tolérance au traitement