Les patients qui souffrent de surpoids ou d’obésité en plus de douleurs dorsales ne sont pas toujours bien conscients que leurs excès de poids contribuent directement à leurs douleurs au dos.

Bien qu’il n’y ait pas réellement d’études qui déterminent dans quelles mesures une surcharge pondérale peut causer ou contribuer aux douleurs dorsales, on sait que les personnes en surpoids sont plus susceptibles de faire l’expérience de maux de dos, de douleurs articulaires et de contraintes musculaires.

En plus des douleurs au dos, les personnes en surpoids peuvent faire l’expérience de fatigue chronique et de difficultés respiratoires au quotidien, particulièrement pendant l’exercice.

Or c’est très embêtant, car fatigue et essouflemement peuvent vite devenir des excuses pour ne plus pratiquer d’entrainement, et la boucle est ainsi bouclée, car le manque d’entrainement n’arrange ni le poids, ni le dos (prise de poids, dos qui ne travaille pas et se raidit) …

Nous allons tenter d’examiner la corrélation entre le facteur risque d’avoir des problèmes de dos et le facteur obésité, puis nous tâcherons de donner des conseils pratiques sur la façon de s’exercer, de s’alimenter et de perdre du poids pour soulager naturellement le mal de dos.

Surpoids et mal de dos, quel rapport ?

Selon l’Association américaine de l’obésité, 1/3 des Américains classés « obèses » souffrent de douleurs musculo-squelettiques, principalement de maux de dos.

Note : je n’ai pas trouvé les chiffres en France si quelqu’un les connait ?

Les problèmes les plus fréquents liés à l’obésité sont les douleurs musculo-squelettiques et articulaires. Pour les personnes en surpoids, l’attention portée à la perte globale de poids est particulièrement importante, car chaque kilo ajoute de la tension aux muscles et aux ligaments.

En effet, la surcharge pondérale expose davantage les disques intervertébraux à l’usure et la dégénérescence, en plus de placer une surcharge sur les articulations postérieures des vertèbres. En conséquence, des douleurs ligamentaires et un relâchement musculaire, notamment au niveau de l’abdomen.

On remarque fréquemment chez ses patients qui manquent cruellement d’activité que leur sédentarité entraine un relâchement total de leur sangle abdominale…ce qui ne présage rien de bon puisque cela a tendance à accentuer la cambrure lombaire responsable des lombalgies

On résume : afin de compenser le poids en excès, la colonne vertébrale n’est plus alignée et reçoit beaucoup de stress supplémentaire. Au fil du temps, le dos peut perdre son bon support, une courbure de la colonne vertébrale qui n’est pas naturelle se développe alors.

Les premières douleurs à apparaitre à cause de l’obésité sont les lombalgies, elles se produisent parce que le poids de l’estomac contraint le bassin à s’étirer vers l’avant et place donc toute la tension sur le bas du dos.

Autres pathologies liées à l’obésité

Ce n’est pas tout, les patients obèses ou en surpoids ont également plus de chances de faire l’expérience de sciatiques et d’hernies discales. Cela se produit lorsque les disques et autres structures de la colonne vertébrale sont endommagés et doivent alors compenser la pression du poids supplémentaire.

L’arthrite de la colonne vertébrale est aussi susceptible d’être aggravée quand il y a surpoids, les patients avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 sont ainsi plus susceptibles de développer une arthrose que ceux avec un IMC inférieur.

Il faut aussi savoir que l’opération chirurgicale du dos peut entrainer des risques de complications chez les patients obèses. Pour ces derniers, on préconise d’abord une perte de poids avant intervention, pour éviter ces risques et améliorer le processus de guérison après coup.

Identification du besoin de perte de poids

L’indice de masse corporelle (IMC) est une mesure couramment utilisée par les médecins. L’IMC est une formule mathématique (IMC = kg / m2) qui prend en compte le poids d’une personne en kilogrammes et la hauteur en mètres pour déterminer un nombre. Plus l’IMC est élevé, plus il y a de risque d’être considéré comme “en surpoids”.

Bien qu’il y ait un débat sur la signification spécifique des mesures de l’IMC, un IMC de 30 ou plus est généralement synonyme d’obésité, alors qu’une mesure de 25 à 29,9 est généralement considérée comme un surpoids (tout ceci dépend evidemment aussi de votre niveau de sédantarité, l’IMC est à prendre avec des pincettes)

C’est porquoi Il est également important d’évaluer l’excès de graisse sur le corps du patient. Les patients qui ont une surcharge pondérale au niveau de leur section médiane risquent davantage de problèmes de santé liés à l’obésité, tels que des douleurs lombaires.

On dit qu’un homme de 80kg fait en moyenne supporter à son genou 320kg à chacun de ses pas, dans ce cas, maigrir, ne serait-ce que de 10kg permettrait tout de même d’épargner 40kg de charge sur les articulations ! Chez une femme, une perte de 5kg réduit de 50% le risque d’arthrose du genou sur une période de 10 ans !

Une fois qu’un patient a travaillé avec un médecin pour déterminer si oui ou non il a besoin de perdre du poids progressivement, il est prêt pour la seconde phase : adopter un programme d’exercice ainsi qu’un régime alimentaire.

Perdre du poids oui, mais en toute sécurité

Avant de commencer un quelconque programme de perte de poids, il est important de s’assurer que le programme est « safe ». Il est conseillé que le patient rencontre d’abord un professionnel de la santé qui examine les problèmes et les maux subis par ce dernier, ce n’est qu’ensuite que l’on peut concevoir un programme de perte de poids approprié.

Il est aussi important de noter qu’en cas de perte de poids, l’accent doit être mis sur une hygiène alimentaire adaptée, cela atténue dans la majorité des cas les douleurs lombaires. En revanche, si la perte de poids se focalise sur un de ces régimes hypocaloriques et/ou restrictifs, le risque de lombalgie par fonte musculaire est plus que présent !

On vise donc une perte de poids lente et durable, en changeant ses mauvaises habitudes alimentaires et en adoptant un mode de vie plus sain.

Et l’exercice dans tout ça ?

exercice mal de dos

Bien que tous les facteurs qui peuvent causer ou aggraver les maux de dos ne soient pas encore connus, il a été fermement établi que le manque d’exercice est une cause majeure du mal de dos. À l’inverse, un programme d’exercices régulier et soutenu aidera à atténuer les épisodes de douleurs chroniques et à prévenir (ou minimiser) les futurs maux de dos.

Le mouvement et l’exercice sont les seuls moyens de favoriser le flux sanguin qui distribue les éléments nutritifs dans les disques et les tissus mous situés autour de la colonne vertébrale. Cet échange de nutriments qui s’effectue avec l’exercice aide les disques intervertébraux, les muscles, les ligaments et les articulations du dos à rester en bonne santé.

Lorsque les patients ne font pas suffisamment d’exercice pendant une longue période de temps, les structures de soutien dorsales deviennent raides et faibles.

Le manque global de conditionnement entraîne une augmentation de la douleur, ce qui peut rendre les patients encore plus inactifs. Cela crée un cercle vicieux…

Comme pour la perte de poids, il faut procéder prudemment avec l’exercice : il est normal que les patients ressentent une certaine douleur initiale lorsqu’ils commencent à exercer le dos dans le cadre de leur programme de perte de poids. Cependant, il est important de rester prudent et conscient de toute douleur ou gêne pendant l’entrainement.

Toute douleur grave qui se produit doit immédiatement être rapportée au médecin. Il convient de travailler avec un professionnel de la santé durant toute la durée du programme de perte de poids afin de suivre correctement l’avancée de l’état du patient.

Commencer son programme de perte de poids avec des exercices doux et à faible impact, comme la marche ou la thérapie par l’eau, peut aider à remettre un patient dans une activité physique régulière sans surcharger ou fatiguer les muscles du dos (ainsi que les autres articulations du corps).

Les exercices qui seraient normalement trop pénibles à faire sur le sol deviennent tolérables pour le patient dans l’eau. Cela tient bien entendu du fait que l’eau contrecarre la gravité et contribue à supporter son poids de manière contrôlée. L’eau procure permet également de réduire le risque de blessures, notamment celles qui surviennent durant une perte d’équilibre.

Le soutien fourni par l’eau pendant les exercices peut être particulièrement utile pour toute personne en surpoids, car l’effet de la flottabilité nie essentiellement le poids supplémentaire du corps, ce qui permet de se déplacer librement dans l’eau. Ce soutien est également très efficace pour toute personne souffrant d’une articulation douloureuse, comme l’arthrose.

Vous pouvez consulter notre article sur les 7 postures de yoga bénéfiques à votre dos. Pour le reste, commencez avant tout par consulter votre médecin.