Les chiffres concernant le mal de dos en France sont vertigineux et alarmants, jugez par vous même :
- 2/3 des salariés ont souffert dans leur carrière de mal de dos ou en souffriront.
- 12 millions de journées de travail sont ainsi perdues chaque année
- le coût estimé pour les entreprises est de 1 milliard !
Pourquoi le travail ne fait pas la santé du dos ?
Devant les lombalgies, tous les métiers ne sont pas égaux.
Quels sont donc les métiers les plus sujets aux épisodes de douleurs lombaires ?
- le travail à la chaîne qui exige souvent de longues périodes debout (serveur, coiffeur,…)
- garagiste/mécanicien/dentiste/infirmière et tous ces emplois manuels qui exigent d’être constamment penché
- les personnes qui travaillent sur les chantiers et manient au quotidien des outils/machines ne favorisant pas du tout le bien-être de leur colonne vertébrale (la palme d’or revient sans doute au marteau piqueur…véritable ennemi de la voute plantaire)
- les chauffeurs de taxi, qui sont en station assise prolongée perpétuellement
- les salariés de bureau, qui souvent, ne bénéficient pas d’une bonne ergonomie de travail
On se rend finalement compte qu’aucun travail n’est réellement bon pour le dos (si ce n’est coach sportif) et le mal de dos n’a pas de cause unique, de multiples facteurs peuvent en être responsables :
- port de charges lourdes
- tâches qui soumettent à la vibration (on sait par exemple que les pilotes d’hélicoptères sont très affectés par les vibrations)
- station assise prolongée
- station debout prolongée
Il n’y a pas de travail idéal pour le dos, c’est certain, mais rien n’est pire qu’un travail répétitif dans de mauvaises conditions.
Le bon traitement, c’est le mouvement !
Faire passer le message est un très bon début. Tout le monde peut le faire, à commencer par l’assurance santé.
Devant de telles statistiques sur le “mal du siècle” comme certains l’appellent, l’assurance maladie repart en campagne de sensibilisation avec sa campagne d’information “Mal de dos ? Le bon traitement, c’est le mouvement” lancée en 2017, et ses efforts ne sont pas vains, loin de là !
Les Français commencent de moins en moins à percevoir les lombalgies comme une fatalité.
Jugez par vous-même, en 2017, 70% des Français pensaient que face à la lombalgie, il fallait freiner les efforts et adopter le repos (on sait que ce n’est pas une bonne stratégie, 95% des médecins interrogés par l’institut BVA pour l’assurance maladie estiment que oui, le mouvement est recommandé en cas de lombalgie). En 2018, ils ne sont plus que 45% à le penser.
Une petite victoire, car de la théorie à la pratique, il y a un gouffre, mais quand même ! Les consciences sont donc véritablement en train de muer, et c’est une très bonne nouvelle !
Autre changement de mentalité, les Français ont revu leurs attentes quand ils consultent pour un mal de dos, recherchant maintenant davantage un diagnostic précis qu’une ordonnance médicamenteuse. Les patients recherchent donc à se faire informer, ils ont bien intégré que les médicaments ne traiteront pas la douleur à la source, ni sur le long terme, et que seul le diagnostic précis importe.
Les médecins sont donc, de leur côté, mieux préparés à expliquer les causes de la lombalgie et informer. 40% des généralistes estiment que leurs patients viennent pour se faire prescrire un arrêt de travail en 2018, contre 49 % en 2017.
Les docteurs placent désormais le souhait d’un diagnostic, avant l’arrêt de travail et après la prescription d’antidouleurs, ce qui donnerait dans l’ordre logique des choses :
- consultation
- diagnostic
- médicaments antidouleur pour soulager sur le court terme
- examens complémentaires si besoin (imageries, RDV avec des docteurs spécialisés, etc.)
- mise en place d’un plan d’action adapté (reprise du sport ?)
- éventuellement, arrêt de travail court (quitte à le réévaluer)
Si les choses bougent dans le bon sens, quel est donc le programme attendu de cette troisième vague de campagne de sensibilisation ?
Il y a 3 grands messages au programme de la campagne :
- les douleurs dorsales ne sont pas si graves (dans la majorité des cas), elles ne sont pas une fatalité et elles sont réversibles (1/4 des français pensent que le mal de dos annonce quelque chose de très grave) !
- on peut maintenir une activité professionnelle en cas de mal de dos et il est recommandé de bouger et de reprendre une activité physique dès que possible pour entretenir mobilité et tonicité des muscles du dos (pas n’importe laquelle et pas n’importe comment bien sûr).
- c’est à chacun de prêcher la bonne parole au travail (et ailleurs), quitte à inciter son employeur à revoir l’ergonomie des postes pour réduire l’exposition aux lombalgies. La prévention prévaudra toujours !
Nous avons tous notre rôle à jouer là-dedans, et pour nous aider, Ameli a lancé une application pratique et intéressante, Activ’Dos, qui aide à gérer et soulager ses douleurs lombaires. Dans les grandes lignes, cette application disponible sur Android et iOs se veut très pédagogique, on y retrouve :
- des petits quiz instructifs sur les sports, les mouvements et les postures à privilégier ou à éviter à tout prix
- un espace coach avec des exercices d’étirement et de musculation du dos appropriés pour le travail ou la maison
- des tutos sur les bons gestes à adopter au quotidien
- un suivi de vos activités et votre niveau de douleur
- des notifications pour vous rappeler de bouger et vous entrainer